Roland DUBUC
"Rue Saint-Vincent" (couleurs)
Gouache/Papier
Dimensions: 65x50 cm
NB: Remise en mains propres possible à la galerie (Paris)
DUBUC Roland (1924-1998)
LIVRAISON GRATUITE EN FRANCE METROPOLITAINE
Vendu sans le passe-partout en cas d'envoi (tube)
Roland Lucien Dubuc naît le 28 janvier 1924 au 5, rue Delescluze à Caudebec-lès-Elbeuf, domicile de ses parents Sénateur Jules Dubuc ((Ouville-la-Rivière 1881-?), journalier de profession et son épouse née Fernande Ernestine Canival (Elbeuf 1889-?), ménagère de profession, dont il est ainsi le sixième des treize enfants1.
La grande précarité dans laquelle vit la famille contraint Roland à travailler dès l'âge de quatorze ans. Il est alors ouvrier dans une entreprise de peinture en bâtiment d'Elbeuf puis gagne Rouen où, dans l'extrême pauvreté, il est logé par l'Armée du salut. Il n'en fréquente pas moins bientôt le milieu des artistes rouennais, en particulier Léonard Bordes, Pierre Le Trividic et Michel Fréchon qui le prennent en amitié et lui prodiguent des conseils, le troisième lui apprenant plus particulièrement la technique du dessin au fusain. Gérald Schurr attribue cependant à Roland Dubuc un autre maître, Lionel Vergetas2.
Le 6 septembre 1947, Roland Dubuc épouse à Caudebec-lès-Elbeuf Rosette Dorival1. De cette union qui est un échec (le divorce sera prononcé le 3 décembre 1952)1 naît pourtant un fils que notre artiste ne connaîtra pas avant 1996. Roland Dubuc n'est pas d'une sédentarité stable : dès 1948 il vit un temps au Havre où on le sait lié aux peintres Fred Pailhès et Jef Friboulet ainsi qu'à la Galerie Hamon qui lui achète de ses œuvres. Arrivant à Paris en 1950, il s'installe à Montmartre, dans un misérable immeuble (aujourd'hui démoli) sans eau ni électricité situé rue Saint-Vincent, et est cependant rapidement remarqué de Michel Doddoli qui l'expose dans sa nouvelle galerie avant de soutenir sa participation au salon Grands et jeunes d'aujourd'hui. Roland Dubuc est ainsi évoqué par Jacqueline Strahm : « Dans bon nombre d'hôtels du quartier, on découvre ses toiles qu'il offrit aux tauliers pour régler ses séjours. Dubuc, on le voyait à la Mascotte, au Bruant, un peu partout. On le croisait aux Abbesses où il avait un minuscule atelier-studio... Le peintre exerça divers petits métiers pour vivre et pouvoir s'adonner à son art. Il n'hésita pas, pour se faire de l'argent, à entrer dans une cage aux fauves pour y peindre un tableau. Il fit aussi le clown dans un cirque. Ce grand malin réussit encore le tour de force de vendre à des touristes américains la fontaine Wallace de la place Émile-Goudeau. Lesquels, le lendemain de la transaction, se rendirent sur la place armés de pics et de pioches. Rentrèrent bredouilles. Dubuc, on s'en doute, se planquait ce jour-là »3.
Roland Dubuc épouse Édith Loisel le 19 décembre 1960 en la mairie du 18e arrondissement de Paris1, union qui, si elle donne naissance à ses deux filles Florence et Véronique, se terminera par une séparation en 1968 et un second divorce prononcé le 10 octobre 19701. Son exposition de 1962 à la Galerie contemporaine le révèle également sculpteur. Cette part de son œuvre se constitue de bustes parmi lesquels on cite le peintre Gen Paul, son propre autoportrait, ou majoritairement des clowns qui énoncent la permanence de sa relation au monde du cirque.
Arrivant à Boudry (Suisse) en 1972 dans l'idée d'y séjourner quelques semaines, Roland Dubuc y restera six ans, des familles de la ville hébergeant généreusement cet ami sans revenu et sans logis4 : parmi ces hôtes boudrysans, Anne-Marie et Claude Musy l'évoqueront en des épithètes d'« extravagant, marginal, fêtard, anarchiste, indépendant, clodo », maîtrisant toujours, dans sa passion du cirque, l'art de faire le clown5. Roland Dubuc peut ainsi peindre de nombreux paysages de la région, exposer dans une galerie genevoise, vendre quelques toiles au Musée du Petit-Palais, mener une vie enfin confortable6.
Roland Dubuc passe ensuite quatre années chez un ami médecin à Cherbourg, ville où il était venu dans les années 1960 afin de réaliser les fresques murales d'un manoir. En 1984, année où il effectue un nouveau séjour à Boudry, il revient vivre à Paris où l'année 1985 inaugure un important cycle d'expositions dans la galerie qu'ouvre Jean-Paul Villain, l'un de ses plus anciens collectionneurs, puis Roland Dubuc s'installe finalement à Elbeuf où, le 27 février 1998, il meurt dans son dernier atelier.
« Témoin avec Gen Paul et Maurice Utrillo d'un époque où l'art était un mode de vie »7, Roland Dubuc laisse le souvenir d'un « homme merveilleux, avec Maurice Estève l'un des derniers peintres de l'École de Paris moderne, ayant vécu toute sa vie à côté du "système" dont il riait beaucoup ». (source Wikipédia)