DOUCET Jacques (1924-1994)
"Encres Mêlées"
Éditions St Germain des Prés/Collection Peinture et parole
1975
 Lettre-poème de Michel Ragon en introduction. Grand in-4, en feuilles, couverture illustrée, chemise-étui toilé de l‘éditeur. 
Édition Originale
Un des 10 premiers Exemplaires Numérotés sur BFK de Rives contenant 1 PASTEL A PLEINE PAGE et 3 Gravures Originales Numérotées et signées par Jacques Doucet.
Nous joindrons également à ce lot:
- La Maquette Originale d'"Encres Mêlées" comportant le Manuscrit Autographe Original des textes de Doucet ainsi que les illustrations découpées et contrecollées 
- 1 Exemplaire de l'édition courante
- 1 Catalogue de l'Exposition Jacques Doucet à la galerie Dina Vierny en 1973, texte de René Passeron.
 L'ensemble étant mis en page et folioté pour l'édition par Jacques Doucet.
Provenance: Exemplaire du peintre et sculpteur Arman portant son ex-libris (Vente Me Renaud, Bibliothèque d'Arman, 14 décembre 1994, n°190)
 
NB: Remise en mains propres possible à la galerie (Paris 6ème)
 
BIOGRAPHIE Jacques DOUCET (1924-1994): 
Né à Montréal en 1924 et disparu en 1994, Jacques Doucet fut l’un des fers de lance discrets mais essentiels du mouvement Automatiste, ce vent de liberté qui balaya le Québec des années 1940-1950. Peintre, graveur et homme de manifeste, il a transformé la toile en champ de bataille contre les conventions, mêlant abstraction lyrique, surréalisme et rébellion tranquille au nom d’un art total, affranchi des dogmes.
Jeune prodige formé à l’École des Beaux-Arts de Montréal, Doucet rejoint dès 1946 le cercle sulfureux de Paul-Émile Borduas. Signataire du Refus Global (1948), pamphlet explosif contre l’ordre religieux et social, il y apporte sa fougue picturale : des compositions où la couleur jaillit en torrents, les formes organiques se heurtant à des éclats géométriques, comme un dialogue entre chaos et ordre. Ses « Automatismes », peints les yeux presque fermés, capturent l’instant où la main dépasse la pensée, où le geste devient cri de l’âme.
Exilé à Paris en 1955, il fréquente les avant-gardes européennes sans renier ses racines. Ses séries « Terres mouvantes » et « Ciels fracturés », exposées à la Galerie Maeght ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, révèlent un artiste hanté par les paysages intérieurs, où le blanc de l’hiver québécois se fond dans l’ocre des ruines post-guerre. Proche de Jean-Paul Riopelle, il expérimente la gravure et la sculpture, cherchant toujours « l’étincelle sous la glace ».
De retour au Québec dans les années 1970, il enseigne et crée en silence, loin des feux médiatiques. Redécouvert grâce à la rétrospective du Musée National des Beaux-Arts du Québec (2002), son œuvre incarne aujourd’hui l’audace d’une génération qui osa rêver l’art en couleur et en liberté. Ses toiles, vibrantes de bleus électriques et de rouges incandescents, habitent désormais les collections du MoMA et du Centre Pompidou, témoins d’un Québec en mutation.