PASCIN Jules (1885-1930)
Aquarelle/papier
28x24 cm - 1922
SIGNATURE  et cachet "ATELIER PASCIN"
PROVENANCE : Collection du Dr Charles GRUPPER
BIBLIOGRAPHIE:
- Y. Hemin, G. Krohg, K. Perls, A. Rambert, Pascin
- Catalogue Raisonné, Éd. Abel Rambert, Tome I, N. 698 P.342
 
BIOGRAPHIE Jules PASCIN (1885-1930)
L’écorché vif de Montparnasse, poète du désenchantement
Né en Bulgarie en 1885 sous le nom de Julius Mordecai Pincas, Jules Pascin incarne l’âme tourmentée et cosmopolite de l’École de Paris. Peintre des marges, des corps fragiles et des étreintes mélancoliques, il a tracé une œuvre à la beauté fêlée, entre grâce éphémère et fièvre existentielle.
Issu d’une famille de marchands juifs, il fuit très jeune un destin tracé pour errer entre Vienne, Berlin et Munich, avant de s’ancrer dans le Paris bohème de 1905. Proche de Modigliani, Soutine ou Foujita, Pascin électrise Montparnasse par son atelier ouvert, carrefour d’artistes, de modèles anonymes et de poètes maudits. Ses figures diaphanes – femmes aux regards perdus, amants désarticulés – se déploient dans des aquarelles et des pastels où vibre une sensualité douce-amère.
Nomade invétéré, il traverse l’Atlantique pendant la Grande Guerre, devient une figure de la scène moderniste new-yorkaise, mais revient obsessivement à Paris, sa « patrie de l’ombre ». Ses toiles, peuplées de clowns tristes et de prostituées rêveuses, capturent l’ivresse et le vide d’une époque en sursis.
Rongé par les dettes, l’alcool et une mélancolie insaisissable, Pascin met fin à ses jours en 1930, à 45 ans, laissant derrière lui une œuvre inachevée, comme un dernier sourire énigmatique. Redécouvert depuis les années 1980, son art, aux frontières du réalisme et du fantôme, influence aujourd’hui une nouvelle génération d’artistes fascinés par la vulnérabilité incarnée.