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Papier découpé collé (sous verre)

Dimensions;: 67 x 50 cm

Cette œuvre a été présentée lors de l'exposition conjointe Michelle Senlis et Jacques Hustin en Belgique.

 

NB: Pas de livraison pour ce lot, uniquement remise en mains propres à la galerie (Paris)

 

 

SENLIS Michelle (1933-2020)

€750.00Price
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    RETRAIT SUR PLACE UNIQUEMENT A LA GALERIE  AGNES NORD - 11 RUE GENEGAUD-75006 PARIS

    N.B: L'acheteur, à sa charge et sous son entière responsabilité, a néanmoins la possibilité de faire appel à un transporteur de son choix dûment mandaté par ses soins pour faire enlever l'objet.

  • Michelle Senlis a été l’une de ces rares femmes auteures qui réussirent à imposer leur talent dans la société masculine d’après-guerre. Parolière brillante, poète sensible, l’auteure de « Mon Vieux » rendu célèbre par Daniel Guichard, était une artiste protéiforme, inclassable. Ses textes, interprétés par Edith Piaf, Jean Ferrat, Léo Ferré, Dalida, Juliette Gréco, Isabelle Aubret et Jacqueline Dulac, entre autres, ont bercé des générations entières et sont aujourd’hui des classiques. Mais au-delà de sa plume se cachait un pinceau tout aussi talentueux. Discrète, Michelle Senlis n’en était pas moins une artiste peintre accomplie et reconnue par la critique, exposant à travers le monde une œuvre abstraite aux grandes qualités chromatiques et picturales.

    « Le nouveau Brassens » comme la surnommait Patachou » est née en 1933 près de Paris. Après des études supérieures de mathématiques, Michelle Senlis songe à devenir artiste peintre. Sa rencontre avec Claude Delécluse, membre du même cercle littéraire germanopratin, en décidera autrement, pour un temps. Les deux femmes, admiratrices de Marguerite Yourcenar, Francis Carco, Pierre Mac Orlan, se passionnent pour le Music-Hall et rêvent de soumettre leurs textes aux plus grands. En 1953, le tandem entre à la SACEM : la plus célèbre des écritures féminines à quatre mains est née. C’est en 1954 qu’Edith Piaf décèle la première le talent du duo. Eblouie par « C’est à Hambourg », qui n’est que leur deuxième texte en commun, « La Môme » se presse de rencontrer les deux femmes. Sensible à leur vision poétique de l’écriture elle inscrit immédiatement la chanson à son répertoire où elle figurera jusqu’à sa mort. Le succès est considérable et le duo définitivement lancé. Défileront les plus grands artistes des années 1955 à 1980 comme Jean Ferrat, Léo Ferré, Dalida, Juliette Gréco, Jacqueline Dulac, Isabelle Aubret ou encore Jacques Hustin en Belgique. Reconnues par leurs pairs, Michelle Senlis et Claude Delécluse reçoivent en 1960 la médaille de la SACEM, en 1963 le Grand Prix de la Chanson, puis en 1981 la Médaille de la sélection de l’Eurovision. Progressivement, vers 1975, Michelle Senlis s’éloigne de la chanson pour se consacrer pleinement à la peinture, art qu’elle a toujours chéri et pratiqué. Encouragée et soutenue par la critique elle expose une œuvre abstraite aux grandes qualités chromatiques et picturales.

    Si beaucoup se remémorent avec émotion ses textes vibrants, chantés par les plus grands interprètes de son temps, moins nombreux sont ceux qui connaissent sa production graphique et picturale. Encouragée par la critique notamment Léon-Louis Sosset en Belgique et soutenue par Pierre Courthion, qui réalisa la première grande exposition de Nicolas de Staël dans les Amériques du Sud, l’auteure de « C’est beau la vie » et de « Les Amants d’un jour » a exposé régulièrement en Suisse et en Belgique avec Jacques Hustin mais aussi aux Etats Unis et au Japon. Si Michelle Senlis n’a jamais cessé de peindre depuis ses plus jeunes années, avec une vigueur toujours renouvelée, c’est à partir de 1975 qu’elle se consacre véritablement à la peinture, abandonnant progressivement l’écriture de chansons. Rien d’étonnant chez un auteur qui a inlassablement émaillé ses textes de mille touches sensibles, mille couleurs intimes, toute une palette d’instants et de sentiments profonds, jusqu’à donner à ses chansons des airs de toiles impressionnistes comme chez Ferrat avec Chanson pour toi écrite en 1966 ou L’Homme à l’oreille coupée écrite en 1962.

    La production picturale de Michelle Senlis est à l’image de sa plume : poétique et atmosphérique, une incarnation sensible des émotions et des impressions ici jetée non plus sur le papier mais sur la toile. Le choix de la figuration abstraite fait remarquablement écho à son œuvre chantée, un rythme sous-jacent, harmonieux se déploie dans ses tableaux aux coloris raffinés. Des architectures chromatiques solidement charpentés s’élancent et se répondent dans des chorégraphies pleines d’élan. Partout l’on retrouve le sens du musical et du poétique, la fragilité propre à l’artiste reste perceptible, le pinceau substitué à la plume garde son nimbe intimiste et lumineux. Les nombreuses techniques graphiques et picturales utilisées par Michelle Senlis témoignent d’une volonté insatiable de création. Le grain rugueux du papier sablé employé dans certaines compositions se conjugue avec les riches tonalités de sa peinture, accrochant la lumière, captant l’éphémère. La craie mêlée aux pigments sec cristallise la sensualité de la matière sous toutes ses formes. Multipliant les expérimentations, l’artiste s’essaye à la gravure, à la lithographie et aux monotypes avec talent.

    L’œuvre picturale de Michelle Senlis est l’aboutissement d’un long cheminement créatif, une abstraction graphique de ses émotions poétiques ponctuée de résonnances musicales, comme d’éternelles réminiscences de ses plus grands textes. (source Romain Nouel)

     

     

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